Voilà une question que se posent bien de millions de camerounais aujourd’hui. Une question qui, somme toute, trouve tout son 
intérêt, quand on passe en revue ces nombreux exploits individuels des camerounais évoluant dans des grands clubs de football du monde.
L’histoire nous rappelle cependant que, la première et unique coupe d’Afrique organisée en terre camerounaise remonte à 1972. C’était la 8ème édition de ce festival sportif continental. Grâce à cette organisation, le pays a pu doter chacune de ses deux principales métropoles d’un stade omnisports. Depuis lors, c’est un black-out total. Aucune candidature du Cameroun en vue de l’organisation d’une coupe d’Afrique des nations.
L’immobilisme des autorités en charge du sport au Cameroun donne le sentiment d’une absence d’ambition d’affirmation du Cameroun sur le plan mondial. Une situation qui porte un coût fatal sur la diplomatie du pays des lions indomptables, le reléguant par là même, aux arrières postes et dans une situation où, il est appelé à jouer ce rôle ingrat de spectateur.
LES INFRASTRUCTURES SPORTIVES
Les deux stades omnisports de Douala et de Yaoundé, héritages de la 8ème coupe d’Afrique des nations sont vieux de plus de 34 ans. Des ouvrages aujourd’hui presqu’abandonnés dans un délabrement semblables aux vestiges préhistoriques. Dans ce piteux état, ils ne peuvent plus abriter des compétitions dignes de ce nom tant de jour comme de nuit par faute d’éclairage, d’eau et de téléphone.
LES AUTRES INFRASTRUCTURES
_ Les routes
Les principales villes susceptibles d’abriter d’éventuelles poules de la CAN sont Douala, Yaoundé, Bafoussam et Garoua selon leur importance. 242 Km séparent Douala de Yaoundé par route. Couvrir cette distance exige environ 3 heures de routes. Ce qui complique la tâche ce sont les embouteillages observés tant à la sortie de Douala au lieu dit Texaco Aéroport jusqu’à Yassa. Le même phénomène est propre à Yaoundé au lieu dit Mvan aéroport où les agences de voyages ont été déportées. Ces désagréments pour être contournés exigent des voies de contournement pour entrer à Douala comme à Yaoundé sans trop d’encombre. Si le périmètre urbain de Yaoundé bénéficie aujourd’hui d’un confort incontestable de son parc routier, c’est tout le contraire dans la capitale économique Douala. Les routes sont dans un état de dégradation très prononcé. La route qui mène au stade de la réunification est complètement crevassée et y circuler relève d’un exploit héroïque.
_ Les infrastructures ferroviaires
Le chemin de fer part de la côte littorale à Douala pour terminer sa course dans l’Adamaoua. Il traverse le pays sur plus de 600 Km dans le sens sud nord. Ce moyen de locomotion facilite le brassage des populations du pays en même temps celles des pays voisins du Cameroun comme la Centrafrique, le Tchad, le Soudan voire le Nigéria.
_ Les structures d’accueil et d’hébergement
Aujourd’hui, le Cameroun possède des hôtels, des motels et autres structures d’hébergement tant dans les grandes villes que dans les périphéries pouvant accueillir un nombre important de délégations venues d’Afrique et du monde entier. Des grandes chaînes hôtelières sont représentées localement. Sur le plan de la qualité du personnel hôtelier, plusieurs centres de formation dans le secteur du tourisme, de la restauration et l’hébergement existent et ont formés des milliers de professionnels qui exercent déjà pour la plus part dans ces prestigieuses structures de la place qui jusqu’ici font la fierté du pays en la matière.
_ Les communications
La connexion au reste du monde ne souffrira d’aucune difficulté notoire compte tenu de l’existence sur place de plusieurs opérateurs de téléphonie capables de servir une variété infinie de produits et de services à la demande du consommateur. La Camtel avec ses deux centrales terriennes de Douala Bépanda et de Zamengoué non loin de Yaoundé établit la fiabilité et la stabilité des communications à travers tous les systèmes de retransmissions des ondes (radio, TV, téléphoniques aussi bien que par internet). Ce dont de nombreux opérateurs de téléphonie et d’Internet sont également capables de d’assurer avec brio.
_ La sécurité
Sur le plan de la sécurité des personnes et des biens, on peut, en dépit de quelques actes sporadiques observés çà et là dire que les forces du maintien de l’ordre parviennent à juguler les actes de banditisme urbain. De nombreuses sociétés de gardiennage ont aussi pignon sur rue pour renforcer la surveillance et la sécurité dans des sites privés pour la plus
part de temps.
_ Le public
Ce qu’il y a de plus spectaculaire au Cameroun c’est le caractère versatile de son public qui sait porter au triomphe quand les acteurs donnent des prestations satisfaisantes et se retourne contre les locaux quand ces derniers ne sont pas à la hauteur de ce que le public est en droit d’espérer, opérant sans fioriture une volt face et agir pour le compte des visiteurs huant les locaux considérés comme incapables. En somme, le public camerounais est fanatique du beau spectacle peut importe la provenance de celui qui le lui sert.
_ Le tourisme
Afrique en miniature, l’organisation d’un rendez-vous continental au Cameroun insufflera une bouffée d’oxygène au secteur touristique qui somnambule quelque peu au regard du manque notoire de promoteurs touristiques animés du soucis de vendre la destination Cameroun le tout facilité par un environnement juridique incitatif. Avec ses chutes de Nachtigal, les chutes d’Ekom Nkam, les lacs Manengouba, le centre climatique de Dshang, le Botanic Garden de Limbé, le parc de Waza, le Palais des Bamouns à Foumban, il faudrait reconnaître sans faire la fine bouche que le pays a de la matière à revendre aux visiteurs.
L’artisanat et l’art culinaire ne sont pas en reste pour la promotion culturelle camerounaise.
_ La population
Le caractère cosmopolite de la population camerounaise confère à ce pays une singularité propre à l’Afrique ; ce qui lui vaut le nom d’Afrique en miniature. Jeune à près de 70%, la population camerounaise dont le dynamisme déborde d’énergie et d’ingéniosité vaut aux pays de la sous région comme le Gabon et la Guinée Equatoriale, la présence non moins négligeable d’une communauté camerounaise dont l’esprit d’entreprise lui vaut quelque fois de petits désagréments dans ces pays là.
_ Les infrastructures portuaires et aéroportuaires
Le Cameroun dispose de 3 aéroports aux standards internationaux que sont : Douala, Yaoundé – Nsimalen et Garoua. Grâce à ces plates formes aéroportuaires, il est facile d’accueillir des flux de populations sans que cela ne puisse poser un problème des arrivées ou des départs des voyageurs et assurer un impeccable service en maîtrisant les flux de visiteurs.
_ Les structures hospitalières
Les deux principales villes à savoir Douala et Yaoundé disposent d’hôpitaux de références pendant qu’au niveau des arrondissements on trouve des districts de santé. Cette hiérarchisation d’institutions de santé démontre le souci des autorités de couvrir progressivement des populations en soins de santé. A côté de ces structures publiques, on compte d’innombrables cliniques privées qui sont l’expression d’un corps de santé enclin à l’initiative privée.
UN GRAND POTENTIEL A MOBILISER POUR UN CAMEROUN QUI GAGNE
Au regard des ressources disponibles et de nombreux atouts dont le pays regorge, il apparaît clair et sans équivoque que le pays des lions indomptables dispose d’un potentiel unique en son genre qui nécessite simplement une valorisation afin qu’il soit de nouveau à la hauteur
d’organiser une coupe d’Afrique des nations. Seule, la volonté politique devrait être mise à contribution. Nos décideurs doivent prendre l’engagement de soumettre la candidature du pays pour l’organisation d’une phase finale de coupe d’Afrique des nations en terre camerounaise. Ce sera une opportunité de doter le pays de nouvelles infrastructures routières, améliorer la qualité des prestations dans divers domaines de la vie et favoriser un flux financier important qui proviendrait des visiteurs prenant d’assaut le Cameroun afin de vivre en direct les différentes rencontres sportives. A cet égard, il est nécessaire de se débarrasser de l’illusion qu’une CAN au Cameroun est aujourd’hui impossible. Au contraire, son organisation permettra au pays de se refaire un visage nouveau se rendant plus attractif. Des milliers de visiteurs auront le privilège de s’intéresser au pays et par la même occasion, découvrir ce pays dans ses réalités profondes qui sont loin d’être ces clichés infamants de guerre et de famine que des télévisions étrangères diffusent sur le monde entier ternissant l’image de tout un continent et des millions d’individus qui en sont originaires. Le pari doit être gagné. C’est une cause noble, c’est une grande ambition tout au moins réalisable.
Marcel BOUANGA EPOH